25 octobre 2008
Najet Adouani Balcon sur ton âme en ruines Scrute
Najet Adouani
Balcon sur ton âme en ruines
Scrute mes yeux
Et contemple les ruines de ton âme
Je suis le jour où s’est fondue la matrice
J’ai été engloutie par le cri d’une veuve
Sourde, je suis née
Avec des yeux mi-clos
Une femme cachée dans la fumée du cœur
Ô toi, si loin là-haut !
Avec tes doigts, dissipe une nuée
Accumulée sur le fort du soleil
Engage-moi dans le palanquin de l’amour
Et laisse ta passion couvée dans le duvet
Du roucoulement, berce les chagrins de ton balcon
Refermés soir tes froides blessures.
Des orages nostalgiques,
Soulèvent le cristal des parcours
Sur les frontières des cachets s’abattent
Entre les pieds de ma soif
Mon habit : le feu
Renferme tes péchés
T’attire vers moi la flûte d’une religieuse
Dans le vent, je voyage en chanson
Enivrée enlaçant les branches d’un palmier et m’envole.
Ouvre le balcon
Cette nuit
Embrasse les liserons
Temps faisant errer nos poèmes :
Les ruelles se rétrécissent,
Et les nuits se prolongent
Des épis du temps,
Je tisse des couvertures aux cœurs
Et toi pour la voix d’une Bédouine
Perdue dans les granges
Tu cherches, toi.
Dans mon sang, ils ont brûlé des Cités
Entre mes lèvres, ils ont étouffé une chanson
Qui se nourrit de mon sein nostalgique
Des os de mes ancêtres, je cisèle
Un collier afin de faire rayonner la mémoire piétinante de la partie…
Avec le reste de mes ongles, je griffe
la virilité d’un temps efféminé par les mensonges…
Mes larmes abondantes mélangés à l’odeur des tribus et
aux cantilènes des caravanes…
Parce que je suis le résidu des Bédouines...
Je pars
Vers
Le Néant.
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