26 octobre 2008
La carafe La carafe où chambre le vin, elle a des
La carafe
La carafe où chambre le vin,
elle a des creux sous
les côtés
où glisser les mains.
Ton cadeau du petit jour.
Le liquide incarnat du vin
dans la carafe
au ventre rond.
C’est aux anses de ton ventre
que je veux poser mes mains.
C’est aux ailes de ton dos
que je veux tisser mes doigts.
Six heures. L’horloge a cogné.
Plus rien à rattraper
pour aucun de nous
dans la déliquescence violente
du temps,
à contre rythme.
Tu te laves près de l’évier.
L’eau séchée laisse des traces
de savon blanc,
ruisseaux laiteux, sur
le gaufré de l’inox.
L’avion avec lequel tu vas partir,
tu voudrais lui rogner
ses ailes de métal
avec tes dents.
Juste deux boutons
qui manquent
à ta chemise.
J’ai rangé le lit à toute vitesse,
les draps en boule
dans l’oreiller.
L’avion est parti, et c’est
la déchirure du ciel.
Tes ailes, finalement,
tu ne les a pas prises.
Tu as étiré leur duvet,
tu me les as laissées
dans mes mains
avec tes doigts pleins
de regrets
Ta tête cogne
sous l’entonnoir du
ciel, ouvert.
(“Itinéraires pour Sargon", extrait, hommage au poète irakien Sargon Boulus)
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