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26 octobre 2008

Premier des cinq recueils écrits par Ghislaine Le

Premier des cinq recueils écrits par Ghislaine Le Dizès en hommage à Sargon Boulus, « Toutes sortes de ponts » est paru aux éditions Gros Textes (Yves Artufel éditeur) en avril 2008. Il est possible de vous le procurer auprès de l’auteure en utilisant la voie du mail offerte par ce blog et en y laissant vos coordonnées pour recevoir le bulletin de commande. D’ici là, je vous propose le texte que j’ai écrit au moment de la parution de ce recueil, qui a coïncidé avec le décès de Sargon, avec qui j’avais entretenu une relation forte et intime. Vous pouvez trouver le premier texte de ce recueil « Le grand poisson bleu » dans la rubrique (catégorie du blog) « Ghislaine Le Dizès Poésie ». « J’ai écrit "Toutes sortes de ponts" entre le 4 mars et le 26 août 2006, période où je souffrais beaucoup de l’éloignement avec le poète irakien Sargon Boulus. Sargon et moi nous étions rencontrés lors du festival de poésie de Lodève en juillet 2005, et notre relation s’était prolongée, très forte, « au Paradis », comme il disait. Sargon était retourné à San Francisco, où il vivait, puis à Berlin où il habitait alternativement, et où je l’avais retrouvé dans le courant de l’hiver précédent (Noël 2005). L’éloignement géographique était très dur, aussi me suis-je mise, à travers l’écriture, à tisser, progressivement, ces "ponts poétiques", passerelles souples de l’esprit et de l’élan amoureux pour que nous puissions nous bercer, à deux, dans une nacelle indestructible très au-delà des contingences matérielles et humaines. "Laisse-nous voler dans notre rêve" m’avait écrit Sargon. Sargon était malade depuis des années ; durant l’été 2007, dernier moment où nous avons échangé, il était si affaibli que seule la substance de la poésie semblait demeurer dans son corps donné à la vie. J’ai su alors, d’une manière certaine (c’est très dur à dire) qu’il ne parviendrait pas au mois de novembre. J’ai demandé à Yves Artufel, éditeur, s’il lui était possible d’accélérer la publication de "Toutes sortes de ponts" prévue depuis un an. Je souhaitais que Sargon puisse recevoir ce livre, en cadeau d’adieu. Mais l’agonie de Sargon a touché à tel point mon propre corps que, durant 6 semaines, avant qu’il décède, je suis tombée malade à mon tour, avec une atteinte visuelle importante qui ne m’a pas permis de réaliser la correction de la maquette informatique. Yves m’a envoyé la maquette papier par la poste le 29 octobre. Le 29 octobre, Sargon était enterré au cimetière assyrien de San Francisco. La concordance des dates m’a procuré un réel choc. L’image qui m’est venue immédiatement, près de la boîte aux lettres, a été celle du passeur de relais : le coureur de fond passant le relais à l’équipier suivant. Un coureur de fond poétique. Sargon m’a passé le relais, et désormais les ponts qui nous relient se trouvent dans l’invisible. Ils n’en sont pas plus faciles, mais (et c’est paradoxal d’écrire cela dans la mort), désormais nous n’avons plus besoin de creuser la terre pour nous trouver. Que ces ponts d’amour poétiques deviennent une flamme pour tous ceux qui doutent. »
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